C’est un jeune homme d’une quinzaine d’années qui composa « Betulia Liberata » relatant le destin de Judith, jeune veuve mue par une foi inébranlable, pénétrant dans le camp des Assyriens pour tromper le Général Holopherne, le séduire et l’assassiner. Ecrit en 1771, cet oratorio « témoigne des immenses progrès accomplis par Mozart en quatre ans et qui doivent beaucoup à ses premières expériences dans le domaine de l’opéra (notamment avec Mitridate). Il comporte certains aspects étonnamment prophétiques, souligne H.C Robbins Landon. On y trouve aussi quelques chœurs d’une grande puissance ainsi qu’une remarquable aria en ut mineur entrecoupée d’interjections chorales sur un accompagnement instrumenté avec beaucoup de sensibilité, dont les pizzicati rappellent presque Gluck ». Une nouvelle fois, Christophe Rousset frappe juste en s’entourant de Sandrine Piau, Amanda Forsyhe, Teresa Iervolino, Pablo Bemsch et Nahuel Di Pierro ; distribution parfaite pour un discours musical des plus enlevés où l’engagement n’est pas le seul atout. Bref, une véritable résurrection discographique que l’on savourera à sa juste mesure.
Jean-Jacques Millo He was a young man of fifteen years of age who composed “Betulia Liberata” that told the story of the fate of Judith, a young widow transformed by unbreakable faith, penetrating in the camp of the Assyriens to fool the General Holopherne, seduce and assassinate him. Written in 1771, this oratorio “bears witness to the immense progress accomplished by Mozart in four years and owes much to his first experiences in the domain of opera (notably with Mitridate). It contains certain aspects which are surprisingly prophetic,” emphasizes H. C. Robbins Landon. “One also finds a few choruses of great power as well as a remarkable aria in C minor separated by choral interjections with an instrumental accompaniment of great sensitivity, of which the pizzicati recall Gluck.” Once again, Christophe Rousset gets things just right by surrounding himself with Sandrine Piau, Amanda Forsyhe, Teresa Iervolino, Pablo Bemsch, and Nahuel Di Pierro; a perfect cast for a most spirited musical discourse wherein engagement is not the only plus. In short, this is a veritable discographic resurrection to be savored without moderation.
Translation Lawrence Schulman |