Jean-Matter, dans sa remarquable analyse des oeuvres de Gustav Mahler, parue jadis chez l’âge d’homme, voyait la Symphonie N°4 comme un « intermède », il disait : « La Quatrième Symphonie termine une première étape, et il est certes singulier de la voir s’éteindre ainsi dans un souffle, en regard des trois symphonies précédentes qui toutes s’achevaient dans la démesure. Là est peut-être le plus immédiat témoignage de l’humour : être ainsi capable, sans se nier soi-même, de prendre le contrepied de ce qu’on a toujours fait auparavant. La suite prouvera suffisamment que Mahler est tout autant capable maintenant de tourner le dos à la Quatrième et de s’aventurer sur des chemins neufs. Plusieurs fois on a pu croire qu’il s’attardait à un passé révolu. Jamais pourtant, dès le départ, nous ne l’avons vu ni ne le verrons retourner sur ses pas ». Osmo Vänskä poursuit son intégrale des symphonies mahlériennes avec toujours la même originalité dans le discours musical, sans toutefois convaincre tout à fait. Ce volet ne fait pas exception mais demeure une vision que l’on s’empressera de connaître.

Jean-Jacques Millo