Cristobal de Morales (vers 1500-1553) « s’est fait connaître de ses contemporains et des générations suivantes par sa musique sacrée qui conserve les principes rigoureux de la musique polyphonique, nous dit Denis Arnold. Et si elle paraît démodée par son attachement à la mélodie modale, son sens de la sonorité ressemble beaucoup à celui de ses contemporains vénitiens et romains ». La nouvelle parution du label Lauda propose des œuvres pour le Carême et l’Office des défunts. A ce titre, « elles peuvent être considérées comme un éventail de traditions purement espagnoles que Morales aurait connues dans sa jeunesse, en plus du style international qu’il adopta à Rome et illustra dans ses œuvres publiées avec grand succès », souligne Grayson Wagstaff . L’ensemble La Grande Chapelle et Albert Recasens incarnent ici avec probité le programme choisi. Leur engagement, d’une ferveur bien réelle, n’a d’égal que la beauté des timbres vocaux déployés avec un sens des couleurs idoine.

Jean-Jacques Millo