Les versions pour différentes formations ou instruments solistes des célèbres Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach sont légion. Pour l’enregistrement qui nous occupe ici, il s’agit d’un Trio à cordes. En effet, le Trio Zimmermann avec Antoine Tamestit à l’alto, Christian Poltéra au violoncelle et Franz Peter Zimmermann au violon, nous transporte dans une autre dimension. Certes, nous nous souvenons avec émotion notamment de la version du Gaede Trio parue chez Tacet en 1998. Mais le Trio Zimmermann offre une vision plus fouillée, plus intense, voire plus « intérieure » que celle de leurs collègues. Leur approche semble comme absorbée par l’ombre du corpus que l’on sait, celui qui, aujourd’hui encore, demeure un passage obligé pour tout musicien. Car la musique du Kantor de Leipzig est à la fois monument et univers. Et le Trio Zimmermann parvient à l’alchimie de ces deux notions avec brio où l’humilité est une composante essentielle de leur art.

Jean-Jacques Millo