La musique pour orchestre de Claude Debussy est ici représentée par un programme sortant des sentiers battus. « Printemps » est la première œuvre orchestrale. Botticelli et son tableau « La Primavera » en fut l’inspiration pour « exprimer la genèse lente et souffrante des êtres et des choses dans la nature, puis l’épanouissement ascendant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle », expliquait le compositeur. Le triptyque symphonique avec chœur de femmes intitulé « Nocturnes » est également commenté par sa plume : « Le titre Nocturnes veut prendre ici un sens plus général et surtout plus décoratif. Il ne s’agit donc pas de la forme habituelle de « nocturne » mais de tout ce que ce mot contient d’impressions et de lumières spéciales ». La « Rhapsodie pour orchestre et Saxophone alto » en mi bémol majeur est une œuvre de commande que le compositeur n’eut pas le temps d’achever. C’est Roger-Ducasse qui s’en chargea après sa mort. « Danse Sacrée, Danse Profane », deux danses pour harpe et orchestre à cordes furent composées en 1904 pour la maison Pleyel en vue de la promotion d’une harpe chromatique. A la tête du Singapore Symphony Orchestra, Lan Shui met son sens des respirations au service d’un discours musical des plus inspirés, offrant ainsi un hommage vibrant à l’auteur de « Pelléas et Mélisande ».
Jean-Jacques Millo |