Jewels (Joyaux) est un ballet d'un des plus grands chorégraphes de tous les temps (sinon le plus grand) George Balanchine (1904-1983), un ballet en trois parties sur des musiques de Gabriel Fauré (Pelléas et Mélisande, Shylock), Igor Stravinski (Capriccio pour piano et orchestre) et Piotr I. Tchaïkovski.(extraits de la troisième symphonie). La première s'intitule Emeraude , la seconde Rubis et la dernière Diamants. Il fut exécuté le 13 avril 1967 par le New York City Ballet au New York State Theater. Sur des costumes et des décors sobres de Christian Lacroix, ce spectacle enregistré à l'Opéra de Paris entre octobre et novembre 2005 est de toute beauté. La première partie (décors et costumes vert émeraude) est de la danse classique exécutée superbement et principalement par Laetitia Pujol, Kader Belarbi, Clairemarie Osta et Mathieu Ganio. La seconde est néo-classique (décors et costumes rouges) et c'est, à mon goût, le joyau du spectacle si j'ose dire. Le plus fou et le plus érotique et Aurélie Dupont et Marie-Agnès Gillot s'y révèlent extraordinaires dans leur exécution. Danses, pas brisés, sautillements sont remarquables dans l'énergie dégagée à la fois dégingandée, humoristique et gracieuse. Il faut dire que la musique de Stravinski est sublime et se prête fort bien à l’étrangeté de telles danses. Le troisième est à nouveau classique et même très classique avec les fameux tutus. Là aussi, Agnès Letestu et Jean-Guillaume Bart sont remarquables. Il faut dire que les femmes sont mises à l'honneur car les danseurs masculins sont assez en retrait, ce que confirme le reportage d'une cinquantaine de minutes qui se trouve en supplément. Dans ce dernier, les danseurs n'ont pas droit à la parole et seules les danseuses étoiles ont droit à la « causette ».

Yannick Rolandeau