Opus Haute Définition e-magazine

Franz Liszt

Œuvres pour Piano

Guillaume Vincent (piano)

Naïve V5450, Naïve distribution

CD stéréo

Après, notamment, un album Rachmaninov remarqué, sans toutefois être remarquable, le pianiste Guillaume Vincent revient au disque avec un programme entièrement consacré à Franz Liszt. Et cette fois, sa technique, sa ferveur, sa virtuosité, voire sa passion, sont au service d’un jeu naturel, offrant à l’esprit de l’auditeur, dès les premières notes, le sentiment de l’évidence lisztienne. Ce dernier ne se démentira pas jusqu’au bout d’un parcours musical exemplaire. Le jeu de Guillaume Vincent est d’une clarté souveraine, aux phrasés idéalement souples, comme inventant sur l’instant un souffle unique, faisant irrémédiablement penser à Krystian Zimerman lorsqu’il bouleversa l’interprétation des Concertos de Chopin il y a plus de vingt ans déjà. Nous pourrons ainsi savourer, sans modération, sous ses doigts experts, « Mazurka Brillante », « Polonaise Mélancolique N°1 », « Liebesträume (3 Nocturnes) », « Polonaise N°2 », « Ballade N°1 », « Berceuse » et « Ballade N°2 ». Si la réincarnation existe, nous serions tentés de dire que Guillaume Vincent en est celle du compositeur hongrois. Tout ici respire sa pensée, sa puissance, son amour du piano. Tout ici n’est qu’émotion retrouvée. Bref, un disque pour le présent et la postérité (voir interview dans ce numéro).

Jean-Jacques Millo

After, most notably, a Rachmaninov album that was remarked, without being remarkable, the pianist Guillaume Vincent returns to recording with a program that is entirely devoted to Franz Liszt. And this time, his technique, his fervor, his virtuosity, even his passion, are part of playing that is natural, offering to the spirit of the listener, from the first notes, the sentiment of Lisztian self-evidence, which cannot be denied from beginning to end of an exemplary musical journey. Guillaume Vincent’s playing is of sovereign clarity, with phrasing that is ideally supple, as if he were inventing on the spot a unique respiration, irremediably making us think of Krystian Zimerman when he turned upside down the interpretation of Chopin’s Concertos more than twenty years ago already. We can thus savor without moderation under his expert fingers “Mazurka Brillante,” “Polonaise Mélancolique Nº1,” “Liebesträume (3 Nocturnes),” “Polonaise Nº2,” “Ballade Nº1,” “Berceuse” and “Ballade Nº2.” If reincarnation exists, we would be tempted to say that Guillaume Vincent is the reincarnation of the Hungarian composer. Everything here breathes his thoughts, his power, his love of the piano. All here is emotion rediscovered. In short, this is a disc for now and for posterity (see interview in this number).

Translation Lawrence Schulman

Visuel