Ce DVD retrace sous la forme d’une fiction d’une heure vingt la première représentation de la 3e symphonie de Ludwig Van Beethoven (et sous sa direction) qui eut lieu en 1804 au palais d’un de ses principaux mécènes, le prince Lobkowitz. Celui-ci avait son propre orchestre, dirigé par le violoniste et compositeur Anton Wranitzky. La réalisation, que l’on doit à Simon Cellan Jones, est, quant à elle, plutôt maladroite car elle ne parvient jamais à concilier la fiction au concert filmé. Étrange concept d’ailleurs. Comme d’un côté, le film ne peut pas véritablement établir une réelle « intrigue » et comme de l’autre, il ne peut pas non plus s’annoncer simplement comme un concert filmé, on oscille donc entre les deux sans avoir ni l’un ni l’autre. Au passage, la direction orchestrale est assurée par John Eliot Gardiner avec son orchestre « révolutionnaire et romantique » au nom toujours aussi ridicule. Le cinéaste tente de nous intéresser à la vague intrigue qui a lieu avec un Beethoven sur les nerfs (le rapport avec sa création, son amour pour Joséphine) et des personnes surprises par l’innovation musicale… Mais la cause est entendue, Beethoven est un génie et les autres ou ne comprennent pas grand chose ou jubilent (même papa Haydn apparaît au milieu du concert et y va de son commentaire). Lors de l’exécution de la symphonie, le cinéaste se met à faire tourner sa caméra autour des musiciens, histoire de casser l’ennui qui commence à s’installer. La direction d’acteur est aléatoire. Ian Hart interprète un Beethoven très british ! Tout paraît surjoué. Une scène saute aux yeux à ce propos : celle où les quelques personnes qui assistent au concert sont brusquement envahies, à l’écoute de la marche funèbre, d’un drame intense comme s’ils venaient d’apprendre la perte de toute leur famille ! Leur regard s’égare et ils sont au bord des larmes. C’est très maladroit. Le DVD comporte aussi l’intégralité de la troisième symphonie de Beethoven interprétée John Eliot Gardiner. Yannick Rolandeau |