La dernière parution signée Lyrinx propose un nouvel enregistrement du pianiste Ingmar Lazar. Après un SACD Schubert remarqué, ce dernier se penche sur l’œuvre pianistique de Ludwig van Beethoven avec trois partitions. La Sonate pour piano N°26 en mi bémol majeur « Les adieux » Op.81a pour laquelle le maître de Bonn n’était pas satisfait de son titre : « Lebewohl est tout autre chose que les Adieux ; on ne dit le premier qu’à une seule personne, et de cœur seulement, l’autre à toute une assemblée, à des villes entières », les Sept Bagatelles Op.33 dont la publication par le Comptoir d’arts et d’industrie à Vienne remonte à 1803, et l’ultime Sonate, la N°32 en ut mineur Op.111 dont la forme en deux mouvements fit couler beaucoup d’encre comme notamment Wagner qui déclarait : « C’est là toute ma doctrine ! Le premier mouvement est la volonté dans sa douleur et son héroïque désir ; le second est la volonté apaisée, comme l’homme la possèdera lorsqu’il sera devenu raisonnable, végétarien ! ». Ingmar Bergman offre une vision passionnée et vibrante de ces œuvres immortelles. Mais la pensée profonde de Beethoven ne se révèle qu’à moitié aux jeunes esprits. La maturité fera le reste…

Jean-Jacques Millo