L’œuvre d’Igor Stravinsky “Perséphone”, composée sur un texte de l’écrivain français André Gide, est un monodrame pour ténor solo, narratrice, chœur, chœur d’enfants et orchestre. Elle date de 1934 et fut révisée en 1949. Nous le savons aujourd’hui, les rapports entre le musicien et l’homme de lettres, prix Nobel de littérature, ne furent pas de tout repos, comme en témoigne le compositeur lui-même lorsqu’il du demander le soutien de l’écrivain Paul Valéry : « Aucun arbitre n’aurait pu m’apporter meilleure aide ». Mais rien ne se passa comme prévu, si bien que Gide claqua la porte des répétitions et ne vit jamais la première de l’œuvre. La partition comprend trois parties intitulée respectivement « Perséphone ravie », « Perséphone aux enfers » et « Perséphone renaissante ». Le ténor Andrew Staples et la narratrice Pauline Chevillier forment un duo en osmose parfaite pour délivrer le message du compositeur russe, tandis qu’Esa-Pekka Salonen insuffle à l’œuvre une maitrise indéniable du discours musical où rigueur et finesse ne sont pas les seuls atouts de son interprétation.
Jean-Jacques Millo The work by Igor Stravinsky, “Perséphone,” composed on a text by the French writer André Gide, is a monodrama for tenor solo, narrator, chorus, children’s chorus and orchestra. It dates from 1934 and was revised in 1949. We now know that the relationship between the musician and the man of letters, Nobel prize in literature, was not all a bed of roses, as the composer states himself when he had to ask for the support of the writer Paul Valéry: “No arbitrator could have brought me more help.” But nothing happened according as planned, to the point that Gide gave up during the rehearsals and never saw the premiere of the work. The score includes three parts respectively titled “Pershone ravie,” “Perséphone aux enfers,” and “Perséphone renaissante.” The tenor Andrew Staples and the narrator Pauline Chevillier form a duo in perfect osmosis and deliver the message of the Russian composer, whereas Esa-Pekka Salonen gives the work undeniable mastery where rigor and finesse are not the only merits of his interpretation. Translation Lawrence Schulman |