On ne présente plus les célébrissimes Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. Ce chef-d’œuvre immortalisé notamment par le pianiste canadien Glenn Gould dans ses différents enregistrements. Aujourd’hui, la version qui nous occupe est tout autre, tout en étant semblable aux autres. En effet, le musicien Andreas Borregaard propose sa vision sur accordéon classique, instrument apparenté à l’orgue. Et la révélation est de taille. Avec une rigueur de jeu omniprésente, ce dernier transporte l’auditeur au cœur de sonorités uniques sans dénaturer la musique du Cantor de Leipzig. Bien au contraire, c’est un nouveau monde sonore qui s’ouvre à nous, à la fois fascinant et envoûtant. Un univers dont la musique est toujours celle de Bach et uniquement celle de Bach. C’est là le tour de force de cette interprétation. Andreas Borregaard le confie lui-même : « Le sentiment d’atteindre le cœur de la musique me rend encore plus heureux, que ce soit en tant qu’auditeur, dans ma salle de répétition ou sur scène. Et partager ce sentiment avec les autres m’apparait comme le privilège ultime ». Il n’y a rien à ajouter, sauf de préciser qu’il est urgent de découvrir cette « expérience » unique.
Jean-Jacques Millo |