Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Il Corsaro

Zvetan Michailov, Renato Bruson, Michela Sburlati, Adriana Damato, Arturo Cauli. Orchestre et Choeur del Teatro Regio di Parla. Renato Palumbo (direction)

Dynamic 33468, Codaex Distribution

DVD stéréo / DTS

C'est l'un des opéras de Verdi le moins connu et l'un de ceux dont Verdi s'est le plus désintéressé. Composé en 1848 (mais commencé en 1845) pendant la période de galère, Il Corsaro est la dernière oeuvre qui liait le compositeur à son éditeur milanais Lucca. Verdi étant tellement enquiquiné par cet éditeur qu'il traita son opéra un peu par dessus la jambe, sans même le retoucher par la suite. Celui-ci fut un échec et il n'eut droit qu'à trois représentations. L'accueil du public fut négatif et les critiques furent rudes. Bref, il s'agit de s'intéresser à un opéra pour lequel l'auteur n'était pas très passionné. Qu'en est-il ? Malgré ces aspects peu engageants, il s'agit bien d'un opéra de Verdi. On a le héros intrépide aimé par une amante malheureuse et une amoureuse déçue. L'intrigue se passe comme on s'en doute avec un corsaire. Elle raconte l'histoire de Corrado et de sa bande de hors-la-loi. Il est aimé par Medora qui se plaint de ses fréquentes absences. Et justement, il doit partir délivrer le harem de Seid. Il s'y introduit et délivre la belle Gulnara mais sa tentative échoue. Il est fait prisonnier alors que Gulnara tombe amoureuse de lui. Elle tue Seid, délivre Corrado et part avec lui. Sauf que pendant ce temps, convaincu que Corrado est prisonnier, Medora se tue (ce qui n'est pas très crédible). Elle expire dans les bras de son amant qui se jette dans la mer afin de la rejoindre. Du Verdi donc. Les décors sont pour une fois insolites, du moins au premier acte : le pont d'un navire. Tout l'opéra repose pour ainsi dire sur les épaules de Corrado, ici interprété avec un certain panache par Zvetan Michailov qui arrive à rendre crédible les états d'âme d'un corsaire, ce qui n'est pas rien. Adriana Damato en Gulnara ne manque pas non plus de voix et de panache et a parfois des faux airs de Cecilia Bartoli. Alors que Seid joué par Renato Bruson, chevrote carrément. Renato Palumbo défend plutôt bien la partition. En définitive, nous n’avons certainement pas un des meilleurs opéras de Verdi mais une oeuvre honorable et bien défendue.

Yannick Rolandeau

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