Opus Haute Définition e-magazine

G. Puccini

Gianni Schicchi

Alessandro Corbelli, Felicity Palmer, Marie McLaughlin, Massimo Giordano, Sally Matthews. London Philharmonic Orchestra. Vladimir Jurowski (direction)

Opus Arte OA 0918 D, Codaex Distribution

DVD stéréo / DTS

Cet opéra d'une heure à peine a été écrit pendant la première guerre mondiale. Le livret est de Giovacchino Forzano d'après un chant de l'Enfer de Dante (chant XXX, 1, 32). A la base, Puccini a composé un opéra en trois actes, intitulé Il Trittico (Le Tryptique), sur un thème unique, la mort, décliné à des époques et dans des genres différents. Il contient Il Tabarro, Suor Angelica et une farce Gianni Schicchi. Ce dernier volet est l'unique incursion de Puccini dans l'opera buffa. Il y déploie un humour décapant pour conter la captation d'héritage d'un défunt dont les parents se disputent la fortune, par une crapule, Gianni Schicchi. Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue. La version présentée ici au festival de Glyndebourne le 11 juin 2004 est remarquable. Tout d'abord les décors de Vicki Mortimer et les costumes de Nicky Gillibrand sont soignés et nous font entrer dans l'ambiance de l'opéra avec une facilité déconcertante. Ce n'est plus si fréquent de nos jours où l'on nous assomme avec du modernisme à tout crin, histoire de faire nouveau et d'être sans arrêt en mouvement. Si Vladimir Jurowski dirige fort bien le London Philharmonic Orchestra, le point fort ici sont bien sûr les chanteurs et les chanteuses dont la prestation est remarquable. En plus de jouer excellemment bien. Et comme l'opéra est mis en scène avec goût, vivacité et drôlerie par Annabel Arden, on passe une heure enchanteresse. Et on rit avec ce côté délicieux de rire du morbide. Vous voyez ce que je veux dire ? Alessandro Corbelli en Gianni Schicchi, Riccardo en Marco, la charmante Sally Matthews en Lauretta, ou encore Felicity Palmer en Zita, Marie MacLaughlin en La Ciesca et Massimo Giordano sont tous d'excellents comédiens. Pardon pour les autres que je ne cite pas sous peine d'être rébarbatif. Dommage que tout cela soit plutôt court et qu'on n'ait pas eu l'idée de réunir le tryptique...

Yannick Rolandeau

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