Le compositeur russe d’origine française César Cui (1835-1918) rencontra Balakirev en 1850 qui lui présenta un groupe de musiciens nationalistes, le futur Groupe des Cinq. Les membres de ce dernier pratiquaient la musique en dehors d’un travail plus rémunérateur, et César Cui était un expert en fortification militaire. Geoffrey Norris souligne par ailleurs que « La musique de ce dernier est rarement empreinte de l’esprit nationaliste qui domine les œuvres de ses condisciples, malgré l’estime qu’ils lui portent tous, surtout comme compositeur lyrique », avant d’ajouter que « Cui s’est montré plus à l’aise dans les formes miniatures, comme notamment les mélodies ». En voici donc un parfait exemple avec cette parution dans laquelle nous pouvons découvrir vingt-six mélodies partagées entres les opus 44 de 1890 et 23 de 1884. Le pianiste Emmanuel Christien soutient pleinement, ardemment, voire passionnément, sans se départir d’une subtilité incarnée, le chant envoûtant de la Soprano Céline Laly, qui délivre un timbre chaleureux et rayonnant, malgré une crispation récurrente dans le haut du spectre. Bref, un CD que l’on ne saurait ignorer.
Jean-Jacques Millo |