Opus Haute Définition e-magazine

G. Puccini

Madame Butterfly

Fiorenza Cedolins, Marcello Giordani, Juan Pons. Orchestre et Choeur dell'Arena di Verona. Daniel Oren (direction)

TDK DVWW-OPMBUT, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

Il est presque inutile de présenter Madame Butterfly, Cio-Cio-San de son vrai nom, qu'un marin américain séduisit et abandonna après lui avoir fait un enfant. Et la pauvre Cio-Cio-San, éperdue d'amour, se tua par désespoir. Madame Butterfly a été composé par Puccini juste après le succès de Tosca. Nous voici dans les arènes de Vérone pour une représentation du 10 juin 2004 dans une mise en scène du cinéaste Franco Zeffirelli. La scène est imposante, massive, un peu écrasante pour tout dire. Au début, on a du mal à rentrer dans l'action et la mise en scène de Zeffirelli est un peu trop statique. C'est fort dommage. Les décors sont très beaux, fournis, riches. Heureusement, il y a les interprètes, Fiorenza Cedolins en Cio-Cio-San et Marcello Giordani en Pinkerton (le méchant américain) qui sauvent tout, surtout il faut bien le dire Fiorenza Cedolins qui se surpasse vocalement. Et on peut le dire, le rôle est très très difficile. Il faut le tenir jusqu'au bout. Et elle le tient. On peut même rajouter que ce DVD repose entièrement sur elle, sur sa puissance vocale qu'elle déploie avec un certain panache, non pas que les autres chanteurs ou chanteuses soient particulièrement défaillants mais on n'entend pour ainsi dire qu'elle. Pourtant, physiquement, elle ne fait pas très nippone et on aura tendance à renâcler à la voir en Madame Butterfly. Néanmoins, sa voix emporte le reste des préjugés que l'on pourrait avoir. Par exemple, écoutez le fameux air Un bel di vedremo où Fiorenza Cedolins donne visiblement tout ce qu'elle peut pour vous convaincre. La distribution est assez correcte au demeurant Francesca Franci en Suzuki, Juan Pons en Sharpless, Carlo Bosi en Goro notamment sont tout à fait crédibles. L'orchestre dell'Arena di Verona dirigé par Daniel Oren s'en sort très bien aussi. Petit détail pittoresque : le petit garçon blond qui apparaît de temps en temps dans l'opéra a l'air ici de se moquer de l'effroyable tragédie qui a lieu. C’est d’évidence une incarnation parfaite de l’innocence.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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