Le pianiste chef-d’orchestre Mikhail Pletnev revient à Chostakovitch avec deux de ses symphonies emblématiques, la Symphonie N°4 et la Symphonie N°10. Cette dernière, en mi mineur « fut accueillie comme un événement. Bien que certains critiques aient exprimé des réserves, estimant que Chostakovitch s’y complaisait dans des sentiments lugubres, l’opinion fut dans l’ensemble favorable. Il est exact cependant que des ombres planent sur cette Dixième Symphonie ; dans ses Mémoires, Chostakovitch dit qu’il y est question de Staline (l’œuvre fut écrite dans les mois qui suivirent sa mort) », nous renseigne André Lischke. La Quatrième Symphonie en ut mineur est colossale, complexe et chargée d’émotion. Elle fut créée à Moscou en 1961 sous la direction de Kiril Kondrachine. Mikhail Pletnev, dirigeant ici le Russian National Orchestra, propose un discours musical au tempo modéré qui efface parfois le souffle d’un musique à l’évocation prégnante. Cependant, sa vision de ces deux partitions mérite le détour et convaincra, peut-être, les mélomanes les plus réticents.

Jean-Jacques Millo