Opus Haute Définition e-magazine

J. Massenet

Le Roi de Lahore

Giuseppe Gipali, Ana Maria Sanchez, Vladimir Stoyanov, Riccrdo Zannellato. Teatro La Fenice di Venezia. Marcello Viotti (direction)

Dynamic 33487, Codaex Distribution

DVD stéréo / DTS

Voilà un opéra fort méconnu au sujet fortement plombant... puisqu'il raconte l'amour entre la prêtresse du temple d'Indra, Sitâ et un étranger, Alim, roi de Lahore, amour entravé par Scindia qui veut s'emparer du trône et épouser Sitâ. Scindia révélera l'identité d'Alim qui sera alors obligé de mener la guerre contre les Musulmans, sera blesser, mourra dans les bras de Sitâ qui, à son tour, après bien des péripéties dont celle de voir son amant se réincarner, se donnera un coup de poignard. Les deux amants se retrouveront enfin réunis dans l'au-delà ! Ouf ! On a le droit à tout : marches et processions solennelles, ballet, figurants innombrables, scènes chorales spectaculaires, teinte exotique, passages de grande ampleur. C'est « hénorme » et très souvent sentencieux. Il faut être Verdi pour donner du tonus à pareil scénario. Cet opéra de Massenet eut pourtant du succès en son temps, c'est-à-dire le 27 avril 1877, mais il faut dire que maintenant, on ne l'entend plus trop souvent. Je ne l'avais même jamais écouté. La représentation qui eut lieu ici en décembre 2004 au théâtre La Fenice ne donne hélas pas à l'oeuvre plus d'allant. Dans des décors très stylisés, un peu lisses avec cette lumière bleutée notamment dans le premier et dernier acte, il renforce le côté sérieux et pesant de l'opéra. Giuseppe Gipali dans le rôle d'Alim, Ana Maria Sanchez dans celui de Sitâ et Vladimir Stoyanov dans celui de Scindia effectuent correctement leurs parties vocales. Certes, ce n'est pas tant les chanteurs et chanteuses aux limites de le justesse qui pose problème que l'impression qu'ils n'expriment pas ce qu'ils chantent. Au bout d'un moment, une chape de plomb semble reposer sur nos épaules. Nous émettons un premier bâillement puis un second... Nos paupières deviennent lourdes... La mise en scène assez statique ne rend pas non plus le spectacle plus dynamique. Le DVD est dédié au chef d'orchestre mort le 16 février 2005.

Yannick Rolandeau

Visuel