Le compositeur Ulrich Zeitler, né en 1967 propose ici une oeuvre ambitieuse pour 12 solistes, choeur, violon, alto, clarinettes, accordéon et piano, inspirée par le Veni Sancte Spiritus. « En ce XXIe siècle, le texte, écrit en vers de sept syllabes chacun, se lit comme une supplication exprimée par un monde torturé et disloqué. Etablir un équilibre entre les extrêmes et la modération, trouver une issue à la pauvreté et à la misère, au raidissement tant intérieur qu’extérieur, trouver la connaissance vraie, à une époque où l’on exploite impitoyablement et sans respect la terre, l’homme et l’animal, à une époque qui par cupidité met en jeu le fondement même de la vie de tous les êtres, à une époque où l’on n’écoute plus que celui qui crie le plus fort ou qui parvient habilement à se vendre, où la vérité devient de plus en plus une affaire de mise en scène et où les hommes confient leurs Etats à des hommes politiques qui proclament l’égoïsme comme principe souverain, ces questions sont d’une oppressante actualité », souligne avec clairvoyance et pertinence Ulrich Zeitler. Cependant, est-ce l’orchestration choisie ? est-ce la faiblesse de l’inspiration ? Mais nous ne parvenons pas à déceler la moindre émotion dans ce parcours musical néanmoins parfaitement défendu par l’Ensemble 333, surtout après une telle déclaration humaniste. Alors l’ennui s’installe peu à peu irrémédiablement.
Jean-Jacques Millo |