Cette nouvelle parution, consacrée aux Sonates pour violoncelle et piano de Ludwig van Beethoven, réserve de belles surprises interprétatives. Elle n’est donc pas une énième version que l’on s’empressera d’oublier. « De tous les genres abordés par Beethoven dans le domaine de la musique de chambre, souligne Christiane Wiesenfeldt, celui des sonates pour violoncelle et piano est probablement l’un des seuls à former à ce point un tout homogène. Ces sonates sont étroitement apparentées, elles se répondent et racontent ensemble une histoire. On peut les appréhender comme une sorte de saga familiale embrassant deux générations ». C’est un peu ce que font le violoncelliste Manuel Fischer-Dieskau et la pianiste Connie Shih, au sein d’une narration inspirée, offrant ainsi un souffle vibrant au corpus tout entier. La communion de jeu entre les deux artistes est ici remarquable à plus d’un titre. Elle délivre notamment un partage de coloris enchanteurs porté par des phrasés à la fois souples et passionnés. Le bonheur musical est alors au rendez-vous pour défier le temps.
Jean-Jacques Millo |