Cette nouveauté du label Eudora propose le Scherzo de la Sonate F.A.E (Frei aber einsam, Libre mais seul) que Robert Schumann initia et la Sonate pour violon et piano N°3 en ré mineur de Johannes Brahms pour laquelle Claude Rostand disait : « Le matériel thématique en est particulièrement riche. Cette partition n’offre pas de développements contrapuntiques et symphoniques aussi rigoureux que d’ordinaire, et s’écoule en toute liberté ». Puis c’est au tour de César Franck, avec sa Sonate pour violon et piano en la majeur, suivie de Mélancolie. Ana Maria Valderrama appréhende les œuvres abordées avec finesse, voire délicatesse, ce qui a pour effet de rendre le son de son instrument parfois trop léger, mais la jeune artiste se heurte surtout à l’écueil du Style, notamment dans la partition du compositeur français où un rubato inapproprié rend caduque son interprétation. Encore une fois, la question se pose. Enseigne t-on encore le Style Musical aujourd’hui ? On ne peut jouer Brahms comme Franck, ni Franck comme Brahms… Etc…
Jean-Jacques Millo |