Opus Haute Définition e-magazine

E. Leinsdorf

Wagner & Beethoven

Jane Marsh, Eunice Alberts, Richard Cassily, Thomas Paul. Boston Symphony Orchestra. Erich Leinsdorf (direction)

VAI 4361, Codaex Distribution

DVD mono

C'est le troisième DVD consacré au Boston Symphony Orchestra et à ses différents chefs d'orchestre après celui sur Pierre Monteux et Charles Munch ( voir Opus HD N°1 ). La machine à explorer le temps n'existant toujours pas, nous voici miraculeusement tout de même le 19 octobre 1965 et le 14 décembre 1965 à Boston pour un concert d’extraits du Crépuscule des Dieux et de Siegfried Idyll de Richard Wagner puis de la Neuvième symphonie de Beethoven. Le tissu orchestral qu'arrive à obtenir Erich Leinsdorf du Boston Symphony Orchestra est très fin sans jamais être pathos. En dépit d'un son mono un peu sec et d'une image instable par moment, on a une bonne occasion de le vérifier dans les deux morceaux de Wagner qui se prêtent remarquablement à une telle démonstration. Pour le coup, on aurait tendance à se les repasser, nous obligeant à écouter trop de Wagner et donc, selon le bon mot de Woody Allen, de nous donner envie d'envahir la Pologne. Fort heureusement, Beethoven prend le relais et nous changeons radicalement d'atmosphère, atmosphère que Leinsdorf réussit aussi très bien. Il est capable d'obtenir une magnifique rythmique (sublime Molto vivace !) avec une petite pointe de rudesse qui n'est pas incompatible avec Beethoven dont on connaît l'increvable souffle et énergie. Après un très bel Adagio molto e cantabile, la transition est d'ailleurs directe et brutale avec le Presto : Allegro. L'entrée des solistes, la soprano Jane Marsh, la contralto Eunice Alberts, le ténor Richard, et la basse Thomas Paul puis du choeur électrisent définitivement l'orchestre qui se surpasse. Remarquable dernier mouvement. J'ai rarement entendu un choeur aussi énergique que celui-ci. Erich Leinsdorf pouvait être content de lui. Le concert était réussi. Décidément, l'éditeur VAI a le nez fin avec le Boston Symphony orchestra.

Yannick Rolandeau

Visuel