Opus Haute Définition e-magazine

Charles Gounod

Intégrale des Quatuors à cordes

Quatuor Cambini-Paris

Aparté AP177,

2 CD stéréo

Charles Gounod (1818-1893) composa ses Quatuors à cordes sur le tard, alors que le genre ne semblait pas l’attirer. Ces derniers sont au nombre de cinq et, pour suivre l’ordre chronologique établi par Gérard Condé, se déclineraient de la façon suivante : Quatuor en ut majeur « Le petit quatuor », Quatuor en la mineur datant de 1895 portant le N°3, Quatuor en la majeur portant le N°2, dont la partition fut découverte dans une vente privée en 1993, tout comme le Quatuor en fa majeur qui est le N°3, ainsi que le Quatuor en sol majeur. Il ne faut pas chercher dans ces pages une musique novatrice, car ce que l’on trouvera avant tout, ce sont les reflets d’une époque faisant la part belle à la mélodie. « Vision somme toute un peu limitée, souligne Bernard Fournier dans son remarquable ouvrage paru chez Fayard (Histoire du Quatuor à Cordes), qui ne cherche pas dans le quatuor un moyen d’expression particulièrement élaboré ni du côté de l’introspection ou de l’intimité, ni du côté des couleurs sonores ou de la dynamique rythmique et qui n’y reconnait pas non plus un enjeu particulier pour la forme et le langage, mais plutôt, à l’écart de sa grande tradition, un objet de divertissement sans prétention et agréable comme tel ». En proposant la première intégrale sur instruments d’époque, le Quatuor Cambini-Paris (Julien Chauvin et Karine Crocquenoy aux violons, Pierre-Eric Nimylowycz à l’alto, Atsushi Sakaï au violoncelle) retrouve un son particulier, une aisance rythmique, une évidence de la mélodie au cœur de coloris profonds et soyeux à la fois, car leur discours musical restitue avant tout, et c’est là tout le prix de cet enregistrement, l’élégance d’un siècle à jamais disparue.

Jean-Jacques Millo

Thought it be said the genre did not seem to attract him, Charles Gounod (1818-1893) composed his string quartets late in life. These number five, and in order to follow the chronological order established by Gérard Condé, and can be listed as follows: Quartet in C major “The small quartet,” “Quartet in A minor” dating from 1895 and having the number 3, “Quartet in A major” having the number 2, which was discovered in a private sale in 1993, the Quartet in F major which is number 3, as well as the Quartet in G major. No need to seek any innovating music in these pages, for what we can find above all are reflections of an era which valued melody. “His vision had its limits,” states Bernard Fournier in his remarkable work published by Fayard (Histoire du Quatour à Cordes), “and he didn’t seek out a means of expression that was particularly elaborate insofar as introspection or intimacy. Nor in terms of sound colors or rhythmic dynamic. Nor did he recognize any particular issue over form and language, but rather differing from tradition, he viewed the quartet as a divertissement without pretention which could be pleasant as such.” By proposing the first complete set on period instruments, the Cambini-Paris Quartet (Julien Chauvin and Karine Crocquenoy on violin, Pierre-Eric Nimylowcz on viola, Atsushi Sakaï on cello) has its own sound, rhythmic ease, a natural for melody rooted in profound and silky colors. For, their musical discourse above all restitutes – and here is the value of this recording – the elegance of a century forever gone.

Translation Lawrence Schulman

Visuel