Franz Schmidt (1874-1939), « l’homme le plus musical de Vienne » selon Gustav Mahler, « resta toute sa vie un compositeur de la fin du romantisme, malgré ses harmonies progressistes », souligne Heidi Rogge. La presse de l’époque atteste de son savoir-faire avec un rare enthousiasme : « C’était un musicien jusqu’au bout des ongles auquel l’inspiration venait dans une pureté fondamentale et en abondance, et qui mettait celle-ci en forme avec une pertinence et une sûreté exceptionnelles » (Der Anbruch). Composée entre 1911 et 1913, la Symphonie N°2 vit sa création en 1913 à Vienne, avec l’orchestre de l’opéra de la cour. Le Festliches Präludium de Richard Strauss fut composé pour l’inauguration du Konzerthaus de Vienne et c’est le compositeur lui-même qui dirigea la première en 1913. Œuvre rare au disque et ailleurs, c’est pourtant une partition monumentale qui n’exige pas moins que l’orchestre le soit aussi. « Le travail est splendide, l’œuvre est comme édifié pour l’éternité » s’exclamait un des contemporains de l’auteur du Chevalier à la Rose. Avec l’Orchestre Beethoven de Bonn, Stefan Blunier défend ces pages avec une rigueur manquant de souffle et de souplesse. Le tout se laisse cependant écouter sans déplaisir aucun, distillant une certaine nonchalance et cherchant en vain une étincelle d’originalité.
Jean-Jacques Millo |