En cette année commémorative consacrée à Barbara, l’enregistrement qui nous occupe ici, signé par la chanteuse Barbarie (c’est bien son nom), sort des sentiers battus médiatiques pour une découverte musicale des plus humaines. « Lorsque j’interprète Barbara, il me semble que je chante mes propres chansons… tant elles deviennent miennes. Bien sûr, certains feront les liens entre nos deux vies : d’origine juive polonaise, j’ai retrouvé mon père à Nantes où il repose dans le même cimetière que son père, j’ai vécu à Saint-Marcellin et j’ai souvent déménagé… Mais plus que les parcours de vie, il y a surtout pour elle comme pour moi une furieuse envie de chanter », confie Barbarie. Treize chansons sont proposées sur ce CD : « Drouot », « L’Enfant laboureur », « Pierre », « La Fleur, la Source et l’Amour », « Joyeux Noël », « Quand ceux qui vont », « Gauguin (lettre à Jacques Brel) », « Il automne », « La colère », « Le bourreau », « Une petite cantate », « Sid’amour à mort », « Monsieur Victor ». Entourée d’Adeline Guihard au piano qui signe également les arrangements (sauf Pierre), Danielle Mérand au violoncelle, Didier Capeille à la contrebasse, auteur de l’arrangement de la chanson « Pierre », et Charles Robert, human beat box, Barbarie offre un second souffle à ces chansons immortelles. Car nous l’aurons compris, entre ces deux artistes ce n’est pas qu’une différence de voyelles, mais bien une âme double en son miroir, reflétant une seule et même silhouette, celle de la grande dame en noir, qui incarne ce chant-communion, ce chant-osmose. Bref, un CD original pour tous les amoureux de Barbara… et les autres.

Jean-Jacques Millo