« Un musicien ne peut émouvoir que si il est ému lui-même ». Ainsi s’exprimait le compositeur Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788). « De tous les membres de la famille Bach, il fut le plus célèbre de son vivant, nous dit Marc Vignal. Sa musique abonde en surprises harmoniques et rythmiques, son style, souvent heurté et velléitaire, confine parfois à la bizarrerie, et traduit des états d’âmes changeants. Il tourna le dos à la galanterie. Haydn et Mozart l’admirèrent beaucoup, et dans son héritage se trouvaient la plupart des documents originaux de la famille Bach ». Deux CD parus respectivement en 2013 et 2016 regroupent neuf œuvres. Le Concerto pour violoncelle en la mineur Wq.170 (H.432), la Symphonie N°5 en si mineur Wq.182 (H.661), le Concerto pour violoncelle en la majeur Wq.172 (H.439), la Sonate en ut mineur pour deux violons et basse Wq.161 (H.579), la Symphonie N°3 en ut majeur Wq.182/3 (H.659), le Concerto pour violoncelle N°2 Wq.171 (H.436), la Symphonie Wq.178 (H.653), la Petite Sonate pour violoncelle Wq.137 (H.559), et le Concerto pour clavecin Wq.17 (H. 420). Le Pulcinella Orchestra et la violoncelliste Ophélie Gaillard, partagent une même passion pour ces œuvres hautes en couleurs. Leur engagement est total et leur bonheur de jouer communicatif. Nous ne pouvons alors que rendre les armes devant une telle osmose entre un compositeur et un groupe de musiciens fervents. Seule ombre au tableau, la prise de son, mettant en avant tous les instruments sur le même plan, comme plaqués devant les enceintes. Ces prestations exceptionnelles auraient mérité un autre type d’enregistrement, ouvrant l’espace sonore, respectant l’acoustique. Bref, une prise de son plus naturelle.
Jean-Jacques Millo |