Comme le souligne si justement le pianiste polonais Krystian Zimerman, « la dimension vocale des Concertos pour piano de Chopin est particulièrement marquée, peut-être parce que au moment où il les a composés, il était amoureux d’une jeune cantatrice, Konstancja Gladkowska. Dans le deuxième mouvement du Concerto en fa mineur, on trouve un « récitatif » dramatique, intense et déclamatoire sur un tremolando de cordes : un vrai passage d’opéra qui ressemble presque à du Wagner, en tout cas qui le préfigure de façon précoce. L’influence de la musique populaire polonaise joue un rôle tout aussi important et se manifeste dans tous les aspects de la musique de Chopin, si bien qu’il est nécessaire, pour l’interprète, d’avoir une vue d’ensemble des divers éléments en jeu et de comprendre comment ils se sont enrichis les uns les autres ». Le jeune pianiste coréen William Youn semble suivre cette voie. Son jeu, d’une expressivité souveraine, trouve sans conteste les justes respirations au sein de phrasés idoines. Soutenu par un orchestre attentif que dirige Friedemann Riehle, William Youn possède, à son plus haut niveau, l’art de la narration qui ne fait place qu’à la musique et qu’à elle seule. Un SACD à découvrir sans tarder et un pianiste à suivre…
Jean-Jacques Millo As the Polish pianist Krystian Zimerman so rightly underlines, “the vocal dimension of the Concertos for Piano by Chopin is particularly marked, perhaps because at the time he composed them he was in love with a young cantatrice, Konstancja Gladkowska. In the second movement of the Concerto in F minor, one finds a dramatic “recitative” that is intense and declamatory on a tremolando of strings: a true operatic passage which almost resembles Wagner, in any case which prefigures him before his time. The influence of popular Polish music plays a role that is just as important and manifests itself in all aspects of Chopin’s music, so much so that it is necessary for the interpreter to have a global view of the various elements in play and to understand how they feed each another.” The young Korean pianist Willian Youn seems to follow this path. His playing, of sovereign expression, finds without any doubt just the right respiration with appropriate phrasing. Supported by an attentive orchestra conducted by Friedemann Riehle, Willian Youn possesses, at its highest level, the art of narration for the music and for it alone. Here is an SACD to discover without further ado and a pianist to follow… Translation Lawrence Schulman |