Opus Haute Définition e-magazine

Piotr Ilyich Tchaikovsky

Concerto pour violon. Sérénade Mélancolique. Valse Scherzo. Souvenir d’un lieu cher.

Julia Fisher (violon). Russian National Orchestra. Yakov Kreizberg (direction)

Pentatone PTC 5186 610, Outhere distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Pour son sixième SACD, Julia Fischer revenait au concerto pour violon russe avec celui de Tchaïkovski. Composée pendant une des périodes les plus difficiles et douloureuses de la vie du musicien, la partition fut créée avec le Wiener Philharmoniker en 1881. La Sérénade Mélancolique Op.26 pour violon et orchestre, en un seul mouvement andante, date de 1875. La Valse-Scherzo Op.34 fut dédiée au violoniste et ami intime du compositeur, Joseph Kotek. Souvenir d’un lieu cher Op.42 pour violon et piano est une œuvre faisant référence à la somptueuse demeure de la baronne von Meck, inspirée par l’architecture du château de Versailles et dans laquelle Tchaïkovski aimait à s’y reposer seul ou accompagné. Julia Fischer retrouvait alors le regretté Yakov Kreizberg et l’Orchestre National Russe pour ce qui demeure certainement un de ses plus beaux enregistrements. Avec une approche d’une réelle originalité, au regard du nombre de versions de ce concerto, la violoniste allemande insufflait à la partition une vision nouvelle dans laquelle, hormis une technique toujours aussi éblouissante, un abord intimiste d’une poésie absolue se fait jour. Son archet caresse les cordes de l’instrument avec plus de finesse élégiaque que de poids romantique. « La légèreté » de l’ensemble n’en demeure pas moins d’une force tangible à la fois passionnée et intérieure. Une nouvelle fois, Julia Fischer faisait preuve d’une intelligence interprétative rare. Yakov Kreizberg connaissait parfaitement sa partenaire et l’entourait d’un accompagnement orchestral idéal. Et lorsqu’il se mettait au piano pour Souvenir d’un lieu cher, l’osmose était parfaite. Voici donc une réédition bienvenue que l’on marquera d’une double pierre blanche.

Jean-Jacques Millo

For her sixth SACD, Julia Fischer returns to the Russian violin concerto by Tchaikovsky. Composed during one of the most difficult and painful periods in the life of the musician, the score was premiered by the Vienna Philharmonic en 1881. The Melancholic Serenade Op. 26 for violin and orchestra, in a single movement andante, dates from 1875. The Scherzo-Waltz Op.34 was dedicated to the violinist and close friend of the composer, Joseph Kotek. Memory of a Cherished Place Op.42 for violin and piano is a work that refers to the sumptuous residence of the Baron von Meck, inspired by the architecture of the Versailles castle and in which Tchaikovsky liked to rest alone or accompanied. Julia Fischer reunites with the regretted Yakov Kreizberg and the Russian National Orchestra for what is certainly one it its most beautiful recordings. With a quite original approach, in view of the number of versions of this concerto, the German violinist injects new vision in which, outside a technique that is also astounding, an intimate approach of absolute poetry emerges. Her bow caresses the strings of the instrument with elegiac delicacy rather than heavy romanticism. Once again, Julia Fischer proves her rare interpretive intelligence. Yakov Kreizberg perfectly knows his partner and surrounds her with an ideal orchestral accompaniment. And when he goes to the piano for Memories of a Cherished Place, the osmosis is perfect. Here then is a welcome reissue that is a double milestone.

Translation Lawrence Schulman

Visuel