Comme le souligne avec pertinence le musicologue François-René Tranchefort, la carrière de Félix Mendelssohn débuta sous de très bons auspices. « Précocement doué pour la musique, jouissant d’une situation sociale enviable (il était fils d’un riche banquier israélite), grand voyageur, également fort cultivé et manifestant un talent peu ordinaire dans plusieurs domaines artistiques (la peinture en autres), Mendelssohn a exercé une très forte influence sur la vie musicale de son temps : redécouverte de J-S Bach (auquel il voua un véritable culte), Haendel, interprétations modèles des symphonies de Beethoven et des opéras de Mozart. Sa musique a-t-elle pâti de tant d’aisance, et d’une surabondance d’activités ? Elle s’est acquise une fâcheuse réputation de facilité, et de « bon goût » un peu mièvre (les pièces pour piano notamment). Cependant les œuvres symphoniques entre autres échappent largement à de tels griefs et font découvrir une sensibilité de vrai romantique, alliée au sens de la mesure qui est d’un classique, - peut-être le dernier grand musicien classique ». Avec l’Orchestre Philharmonique de la NDR, Andrew Manze propose les Symphonies N°1 Op.11 et N°3 Op.56 « Ecossaise ». Avec une légèreté de ton et un sens du rythme évidents, le chef anglais évite toute lourdeur intempestive pour une interprétation des plus vivantes. Bref, un SACD enregistré en PCM Hi-Res qui ne manque pas de charme.
Jean-Jacques Millo |