Nous voici donc face à la plus célèbre des symphonies d’Antonin Dvorak, la neuvième, intitulée « Du Nouveau Monde », sous la baguette de Andrés Orozco-Estrada. C’est en 1893, à New York que la première de la Symphonie N°9 eut lieu. Année riche en événements musicaux puisqu’elle vit les créations du Quatuor à cordes de Claude Debussy, de l’ultime symphonie de Tchaïkovski, du Falstaff de Verdi, ou encore de Manon Lescaut de Puccini. L’œuvre de Dvorak fut composée après son Te-Deum et s’acquit très vite les faveurs du public, mais son succès n’empêcha pas le compositeur tchèque de faire le point sur son inspiration « J’ai tout simplement écrit des thèmes à moi, leur donnant les particularités de la musique des noirs et des Peaux-Rouges, et me servant de ces thèmes comme du sujet, je les ai développés au moyen de toute les ressources du rythme, de l’harmonie, du contrepoint, et des couleurs de l’orchestre moderne ». Andrés Orozco-Estrada gomme l’aspect profondément slave de la partition pour privilégier une lecture au premier degré, abusant parfois d’un rubato incongru. Le ton est certes enjoué, mais il n’est hélas que cela, sans grande surprise. Les deux danses slaves sont du même acabit. Voici donc une première intégrale des symphonies de Dvorak sur support SACD qui laissera l’auditeur attentif sur sa faim.
Jean-Jacques Millo |