La violoniste Rachel Podger se penche ici sur l’ultime grand œuvre du Kantor de Leipzig, « L’Art de la Fugue » BWV 1080, dont « la genèse suscite encore de nos jours des discussions, écrit Adélaïde de Place, avant de préciser que : « inachevée à la mort de son auteur, l’œuvre s’interrompt en effet au milieu d’une phrase au-dessus de laquelle une main (sans doute celle de Carl Philipp Emanuel Bach) a tracé ces quelques mots : « Sur cette fugue, où le nom de Bach est utilisé comme contre-sujet, est mort l’auteur ». Bach a-t-il volontairement suspendu la composition de son œuvre pour s’attacher à d’autres tâches ? La mort l’a-t-il surpris en plein travail ? C’est la première hypothèse qui est aujourd’hui retenue, et l’on admet que Bach aurait momentanément arrêté la composition de son Art de la Fugue en 1749, à une époque où, presque aveugle, il travaillait encore mais était contraint de dicter ses œuvres à son entourage ». Pour le présent enregistrement, Rachel Podger, s’est entourée de l’ensemble Brecon Baroque, avec Johannes Pramschler au violon et alto, Jane Rogers à l’alto, Alison Mc Gillivray au violoncelle ainsi que Marcin Swiqtkiewicz au clavecin. Le résultat est fascinant de naturel dans un épanouissement des timbres instrumentaux rarement entendu. Cela, grâce notamment à une prise de son DSD frisant la perfection qui ne fait entendre que la musique, cette musique éternelle, que le jeu, à la fois subtil et raffiné, de Rachel Podger rend encore plus vivante. Une nouvelle fois, du grand Art… tout simplement.
Jean-Jacques Millo The violinist Rachel Podger tries her hand here at the final work by the Cantor of Leipzig, “The Art of the Fugue” BWV 1080, whose “genesis is even today a cause of discussion,” writes Adélaïde de Place, before adding that : “incomplete at the death of its author, the work stops in the middle of a phrase above which a writer (no doubt that of Carl Philipp Emanuel Bach) traced this words: “On this fugue, where the name Bach is utilized as counterpoint, the author died.” Did Bach voluntarily suspend composing his work in order to undertake other tasks? Did death surprise him in the middle of his work? It is the first hypothesis which is today believed to be true, and it is accepted that Bach momentarily stopped composing his Art of the Fugue in 1749 at a time when, nearly blind, he continued working but was obliged to dictate his works to his assistants.” For the present recording, Rachel Podger has surrounded herself by the Brecon Baroque ensemble, with Johannes Pramschler on the violin and viola, Jane Rogers on the viola, Alison Mc Gillivray on the cello, and Marcin Swiqtkiewicz on keyboards. The result is fascinatingly natural in a flowering of instrumental tones that is rarely heard. Thanks notably to a DSD sound recording that is close to perfection wherein the music is the center, this eternal music is rendered even more vivacious by Rachel Podger’s playing, which is both subtle and refined. Once again, this is great Art. Translation Lawrence Schulman |