Comme nous l’écrivions dans le précédent numéro de notre magazine, c’est à l’âge de quinze ans, en 1826, que Franz Liszt débuta la composition d’ « Etudes pour le piano forte en quarante-huit exercices dans tous les tons majeurs et mineurs », pour aboutir en 1851 à ces « Etudes d’exécution transcendante » que peu de pianistes parviennent à aborder. Car, comme l’écrivait Jean Dupart : « Par delà des buts didactiques qui, de toute façon, ne peuvent concerner que des pianistes chevronnés, elles constituent un véritable feu d’artifice de couleurs et de rythmes, une étonnante synthèse des possibilités expressives du piano ». Aujourd’hui, le pianiste Daniel Wayenberg, âgé de 86 ans se penche sur le grand œuvre Lisztien, avec plus ou moins de bonheur. Doté d’une carrière internationale reconnue, il débuta notamment au Carnegie Hall en 1953 avec le New York Philharmonic Orchestra sous la direction de Dimitri Mitropoulos. Son interprétation de ces études ne peut rivaliser avec cette de Kyrill Gerstein (voir Opus HD N°136), tant l’expressivité est mise à mal. Où sont la poésie, les respirations, le souffle épique ? Tout semble « corseté » dans une virtuosité, certes présente et maitrisée, mais comme crispé, sans élan émotionnel. Bref, un enregistrement inabouti.
Jean-Jacques Millo |