Ce SACD de belle facture, à la prise de son d’une présence efficace, offre le plaisir de parcourir un pan de la musique de chambre de Robert Schumann avec des œuvres connues transcrites pour piano et basson. Les « Cinq pièces dans le ton populaire » pour violoncelle et piano Op.102 furent composées en 1849, « à la veille des barricades de Dresde où Richard Wagner devait s’illustrer, alors que Schumann, retiré à la campagne, s’absorbait dans son travail » (Jean-Alexandre Ménétrier). « Adagio et Allegro » pour cor et piano Op.70 date de 1849 et témoigne de « l’engouement soudain de Schumann pour le cor à trois pistons de Uhlmann qui avait fait sensation à Berlin en 1835 » (J-A.M). Les « trois Romances » pour hautbois et piano Op.94, datant de 1849 sont le cadeau de Noël pour Clara. Vient ensuite « Phantasiestücke pour clarinette et piano Op.73 qui se décline en trois mouvements, puis en guise de conclusion, les neuf pièces pour piano « Scènes de la forêt » Op.82, « seule œuvre pour piano de la fin de la vie de Schumann qui retrouve le lyrisme intime et simple de certaines de ses pages plus heureuses d’avant 1840, des « Scènes d’Enfants » notamment (Harry Halbreich). Elles sont ici proposées dans l’arrangement pour basson de Matthias Racz d’après la transcription pour piano et hautbois de Wolfgang Renz. Avec rigueur, finesse et ferveur, Yu Kosuge et Matthias Racz éclairent ces partitions d’une lumière nouvelle où la musique demeure d’une absolue beauté.
Jean-Jacques Millo |