Opus Haute Définition e-magazine

Franz Schubert

Schwanengesang

James Rutherford (baryton). Eugène Asti (piano)

BIS 2180, Socadisc Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Incluant le lied « Herbst » D.945, cette version du « Chant du Cygne » D.957 de Franz Schubert est une petite merveille, à la fois artistique et technique, que l’on ne saurait ignorer. « Schwanengesang » fut composé en 1828 et publié après la mort du compositeur. Il regroupe donc ici quinze lieder signés Ludwig Rellstab (1799-1860), Heinrich Heine (1797-1856) et Gabriel Seidl (1804-1875). « Les thèmes abordés par les poèmes sont nombreux : le monde et la nature, les errances hallucinatoires du personnage, la nostalgie. Le style musical est très varié, passant de la mélancolie (Ihr Bild, Das Fischermädchen) au lyrisme élégiaque de Ständchen, de la noirceur décidée (Aufenthalt, Der Atlas, Die Stadt) au ton joyeux et léger de Abschied et du merveilleux Die Taubenpost, qui clôt le recueil ». En complément, quatre autres lieder sont au rendez-vous : « Die Forelle », « Au der Brücke », « Gruppe aus dem Tartarus », « An die Musik ». Le baryton anglais James Rutherford est un chanteur wagnérien reconnu qui se distingua notamment dans « les Maîtres Chanteurs de Nuremberg », « Tristan un Isolde », « Le Vaisseau Fantôme » ou « Parsifal ». Le répertoire de Richard Strauss ne lui est pas non plus inconnu, mais c’est probablement vers le lied que se portent ses plus profondes aspirations. Ce SACD nous en apporte la preuve indéniable, tant « l’incarnation » qui se dessine au fil de ces lieder disparates prend vie à chaque note. Et l’accompagnement pianistique inspiré d’Eugène Asti offre l’osmose attendue. Côté technique, la prise de son n’est pas en reste en proposant une image sonore d’une présence tangible, laissant l’émotion pure s’épanouir dans une acoustique naturelle. Bref, un hommage à Schubert incontournable.

Jean-Jacques Millo

Visuel