Ce SACD de belle facture signé par l’ensemble Ardinghello (Karl Kaiser, flûte ; Annette Rehberger, violon ; Sébastian Wohlfarth, alto ; Gésine Queyras, violoncelle) propose deux œuvres de la jeunesse du maître de Bonn. La Sérénade pour flute, violon et alto en ré majeur Op.25 datant des années 1795-1796 et le Trio N°1 en mi bémol majeur pour violon, alto et violoncelle Op.3. Ce dernier vit sa publication en 1797 et « aurait constituait un essai infructueux de quatuor, pour répondre à une commande du comte Apponyi ; dès lors, on peut imaginer qu’il fait l’économie, dans l’équilibre des voix instrumentales, du second violon » précise François-René Tranchefort. Car comme le souligne si justement Karl Kaiser, le flûtiste, « A l’époque des Lumières, l’idée que la musique de chambre doit être une sorte de conversation « empreinte de raison » voit progressivement le jour. Des partenaires sur pied d’égalité jouent sous la houlette de la première voix et, tout en conservant pleinement leur individualité, forment un collectif qui agit de concert. Avec une voix intermédiaire supplémentaire, le quatuor se prête en outre moins aux allures de diva des deux voix aigües du trio ». Avec une énergie indéniable et une ferveur de chaque instant, l’ensemble Ardinghello défend ces partitions pour un bonheur musical immédiat.
Jean-Jacques Millo |