Les Sonates pour piano de Joseph Haydn sont une part imposante de la grande production du compositeur autrichien. Cependant, soulignent Harry Halbreich et Marc Vignal : « Pas plus que Haydn n’est le « Père de la symphonie », il n’est celui de la sonate pour clavier. Mais dans les deux cas, son apport est beaucoup plus important qu’une paternité honorifique : le maître d’Esterhaz à fait de la Sonate une forme aux ressources variées et infinies, capable de répondre à toutes les exigences d’une expression que le Romantisme naissant veut de plus en plus personnelle et véhémente. Les cadres créés par Haydn sont toujours vivants et neufs grâce à la merveilleuse spontanéité, à la liberté d’esprit, à la sagacité sans pareilles de l’auteur de la Création, pour qui jamais la forme ne fut quelque chose de préfabriqué, de figé, mais bien au contraire, un moule souple et malléable au service de la pensée et de l’expression ». Le pianiste Espagnol, Enrique Bagaria, propose les Sonates N°59 en mi bémol majeur, N°33 en ut mineur, N°31 en la bémol majeur et N°47 en si mineur. Avec une technique de jeu solide et fervente, Enrique Bagaria ne peut masquer un manque de souplesse latent, occultant souvent l’émotion que dégagent ces pages admirables. Problème de maturité ? L’avenir nous le dira peut-être si son parcours musical le mène de nouveau vers ces Sonates.
Jean-Jacques Millo |