Le nouvel enregistrement du pianiste Vittorio Forte propose un « voyage mélodique » placé sous le signe de la transcription, illustré par le compositeur hongrois Franz Liszt et le pianiste américain Earl Wild disparu en 2010. « Une transcription sérieuse, précisent Percy Sholes et Denis Arnold, ne se limite pas au simple transfert d’un moyen d’expression à un autre, car certains passages qui font de l’effet sur un instrument risque de paraître grotesques ou, du moins, de ne pas avoir la portée voulue sur un autre instrument. L’adaptateur ne doit pas se limiter à reproduire avec le plus de fidélité possible un passage donné dans un nouveau contexte, mais chercher à reconstituer ce que le compositeur aurait écrit s’il avait choisi ce nouveau mode d’expression ». Ici, le programme est à la fois riche et original puisqu’il nous offre des transcriptions de lieder de Schubert, Mendelssohn, Chopin et Schumann sous la plume de Franz Liszt, ainsi que celles de Rachmaninov et Gershwin signées Earl Wild. Vittorio Forte s’empare de ces partitions avec un sens, toujours plus accru, de la musique elle-même. Tout semble porter vers elle, et uniquement vers elle, en laissant de côté tout maniérisme pianistique déplacé. C’est véritablement enthousiasmant et émouvant de voir un tel artiste chercher et trouver la seule voie qui vaille. Car les œuvres abordées forment, en effet, un « voyage mélodique », que les doigts de Vittorio Forte portent au sommet d’une intelligence musicale indéniable, et qui bercera longtemps l’âme de tout les amoureux du piano. Un SACD indispensable et unique.
Jean-Jacques Millo The new recording by the pianist Vittorio Forte proposes a “melodic voyage” under the sign of the transcription, illustrated by the Hungarian composer Franz Liszt and the American pianist Earl Wild, who died in 2010. “A serious transcription,” states Percy Sholes and Denis Arnold, “does not limit itself to a simple transfer from one means of expression to another, for certain passages which produce an effect on one instrument risk seeming grotesque on another, or at least they do not have the desired effect on the other instrument. The adaptor must not limit himself to reproducing with the most fidelity possible a given passage in a new context, but must look to reconstitute what the composer would have written if he had chosen this new manner of expression.” Here, the program is both rich and original in that it offers us transcriptions of lieder by Schubert, Mendelssohn, Chopin and Schumann under the pen of Franz Liszt, as well as those by Rachmaninov and Gershwin signed Earl Wild. Vittorio Forte takes hold of these scores with a sensibility that is all the more accrued, while leaving aside any kind of displaced pianistic mannerism. It is truly thrilling and moving to see such an artist look for and find the one path worth taking. For, the works performed form, in effect, a “melodic voyage “that the fingers of Vittorio Forte carry to the summit of undeniable musical intelligence, and which will for a long time cradle the soul of those who love the piano. Here is an indispensible and unique SACD. Translation Lawrence Schulman |