Créé en 1913 à Paris sous la direction de Pierre Monteux, le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky est un ballet en deux parties sur des tableaux de la Russie païenne. L’argument est défini par le compositeur lui-même dans sa biographie : « J’eus soudain la vision d’un grand rite sacral païen, avec de vieux sages assis en cercle observant la danse de mort d’une jeune fille qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps ». La première partie intitulée « La baiser à la terre » est comme la seconde « le grand sacrifice » faites d’incantations et de jeux liés au rite en question. Avec un orchestre monumental, le compositeur russe nous transporte au cœur d’un univers de légendes barbares animées par des rythmes aux mille couleurs. La Suite de 1919 tirée de l’Oiseau de Feu prend son origine dans le Ballet qui fut donné pour la première fois le 25 juin 1910 à Paris sous la direction du chef d’orchestre Gabriel Pierné. Andrés Orozco-Estrada s’empare à bras le corps de ces partitions célébrissimes et trouve au sein de l’Orchestre de la Radio de Francfort un souffle magnifié par un respect des timbres indéniable. Bref, un SACD de belle facture.
Jean-Jacques Millo |