Comme le dit si justement le musicologue Marc Vignal : « En réalité, Haydn ne composa pas cent quatre symphonies, mais cent six. Il faut ajouter que ce genre est celui qui permet le mieux de suivre son évolution : Il n’en écrivit ni au tout début ni à l’extrême fin de sa carrière créatrice (qui s’étendit de 1750 environ à 1803), mais s’y consacra continuellement pendant près de quarante ans ; la première symphonie date de 1759, voire d’un ou deux ans plus tôt, et la dernière de 1795. Il semble que, dans l’intervalle, seules une ou deux années ne virent naître aucune symphonie : 1777 peut-être, 1790 sûrement ». L’enregistrement proposé aujourd’hui comprend trois partitions, la Symphonie N°31 en ré majeur « Appel de cors » de 1765, la Symphonie N°70 en ré majeur datant de 1778-79 et la Symphonie N°101 en ré majeur « L’Horloge » de 1794. Robin Ticciati et l’Orchestre de Chambre Ecossais donnent, de ces pages, un mélange à la fois éthéré et minimaliste, manquant de "chair", qui peut parfois paraître hors de propos, surtout dans les mouvements lents. C’est bien dommage car l’équilibre général des œuvres y perd beaucoup. Bref, une version « de passage » sur laquelle on ne s’attardera pas.
Jean-Jacques Millo |