Opus Haute Définition e-magazine

Scriabin/Medtner

Concertos pour Piano

Yevgeny Sudbin (piano). Bergen Philharmonic Orchestra. Andrew Litton (direction)

BIS 2088, Socadisc Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Pour ce nouvel enregistrement, le pianiste russe Yevgeny Sudbin propose le Concerto pour piano et orchestre en fa dièse mineur Op.20 d’Alexander Scriabine et revient à Nikolaï Medtner avec son concerto pour piano et orchestre N°3 en mi mineur Op.60. Et comme le disait le philosophe russe Ivan Ilyin : « La musique de Medtner étonne et ravit… On peut s’imaginer avoir déjà entendu la mélodie… mais où, quand, de qui, dans l’enfance, dans un rêve, dans un délire ? On se creusera la tête et se torturera la mémoire en vain : on ne l’avait pas : elle sonne pour la première fois aux oreilles humaines… Et pourtant, on dirait qu’on l’avait attendue longtemps – attendue parce qu’on la « connaissait », non pas en musique, mais en esprit. Car le contenu spirituel de la mélodie est universel et primordial… On dirait que des désirs et attentes séculaires de nos ancêtres chantaient en nous ; ou, comme si les mélodies éternelles que nous aurions entendues au ciel et préservées dans cette vie comme « des attentes étranges et agréables » dont on se rappellerait finalement et qui seraient chantées – pures et simples ». Soutenu par le Bergen Philharmonic Orchestra que dirige de mains de maître Andrew Litton, Yevgeny Sudbin sculpte son discours musical tel un Rodin submergé d’inspiration, délivrant des formes et des contours sublimes au fil des notes égrenées. Un grand pianiste assurément…

Jean-Jacques Millo

For this new recording, the Russian pianist Yevgeny Sudbin proposes the Concerto for Piano and Orchestra in F flat minor Op.20 by Alexander Scriabine and returns to Nikolaï Medtner with his Concerto for Piano and Orchestra N°3 in E minor Op.60. And as the Russian philosopher Ivan Ilyin said: “Medner’s music surprises and ravishes… One can imagine having already heard the melody… but where, when, by whom, in childhood, in a dream, in delirium? One will scratch one’s head and torture one’s memory in vain: one never heard it; it is sounding for the first time in human ears… And yet, one would say one had waited for it for a long time – waited because one “knew” it, not as music, but as spirit. For, the spiritual content of the melody is universal and primordial… One would say that the secular desires and expectations of our ancestors sang in us; or, as if we finally remember the eternal melodies we might have heard in heaven and preserved in this life as “strange and pleasant expectations” and which would be sung – pure and simple.” Supported by the Bergen Philharmonic Orchestra that Andrew Litton masterfully conducts, Yevgeny Sudbin sculpts his musical discourse like a Rodin submerged with inspiration, delivering sublime forms and contours note after note. A truly great pianist…

Translation Lawrence Schulman

Visuel