Siegfried, deuxième journée du grand œuvre wagnérien est la pièce centrale de la Tétralogie qui est, comme le souligne avec pertinence Stéphane Goldet : « construction gigantesque, non seulement par la taille, mais par l’ampleur ainsi que la multitude des matériaux qui façonnent son architecture, où l’idée d’un drame bâti sur l’exploitation d’un mythe, venu du théâtre grec s’édifie sur socle de légendes germaniques, mâtiné d’ingrédients tant venus de contes de fées que du grand opéra romantique « à la Verdi » comme il est journal intime par le fini de son détail musical ». Ici encore, Marek Janowski transporte ses troupes vers des sommets sans jamais vraiment les atteindre. L’expression et le souffle épiques sont au rendez-vous dans un discours musical idoine, malgré les faiblesses inhérentes incontournables des projets wagnériens d’aujourd’hui, comme d’hier. Cependant, ces SACD dont la captation s’est faite en PCM haute résolution, raviront les inconditionnels et les nostalgiques du maître de Bayreuth.

Jean-Jacques Millo