Opus Haute Définition e-magazine

C. W. Gluck

Orphée et Eurydice

David Hobson, Amanda Thane, Miriam Gormley. Australian Opera and Ballet Orchestra. Marco Guidarini (direction)

Opus Arte OA F4005 D, Codaex Distribution

DVD stéréo

Tout le monde connaît ce célèbre mythe grec qui raconte l'histoire d'Orphée : après la mort de sa bien aimée Eurydice, Orphée décide d'aller la retrouver aux enfers et de la ramener sur terre. Hadès accepte sa requête à la seule condition qu'il ne se retourne pas pour voir si Eurydice le suit. Bien sûr, on connaît la suite... Quelle étrange production australienne et on se demande bien pourquoi Opus Arte distribue ce spectacle dans un coffret blanc et bleu, coquettement « designé »... Voyons voir ! Un opéra chanté en français (!) au lieu de l'italien et sous-titré en anglais (aucun autre choix de sous-titres sur ce DVD)... Sauf que même pour des français, on a bien du mal à comprendre ce qui se dit parfois... alors on suit les sous-titres en anglais pour rectifier une diction défaillante et une prise de son plus que moyenne. La représentation commence très mal. Heureusement que cela ne dure pas quatre heures car les décors sont infâmes, genre Ikéa pour riches avec de grands panneaux jaunâtres coulissants. Les chanteurs et chanteuses sont dans des tenues modernes noires. Les membres du choeur sont eux aussi en noir et tiennent une chaise devant eux. Tout cela fait grandiloquent et donc profondément risible si on imagine deux secondes que l'on devrait être aux enfers. David Hobson en Orphée est ridicule avec son air de minet, outre le fait d'être limité vocalement. On le verrait plutôt dans Amour, Gloire et beauté. Amanda Thane en Eurydice n'est guère plus crédible mais chante mieux. Il n'y a donc aucune mise en scène même s'il y a bien un nom que je ne nommerai pas. L'orchestre, lui, dirigé par Marco Guidarini est insignifiant. Si par malheur vous avez acheté ce DVD, ne manquez pas le grand moment d’un ridicule achevé, à part l'épisode du grand cube en verre avec un arbre au milieu, où faisant tourner le décor (oui, oui, il tourne quand on le pousse pour faire apparaître une face rouge avec des trous pour l'escalader) une foule de danseurs et de danseuses s'agitent en tout sens en grimpant dessus. C'est vraiment n'importe quoi. Je me suis toujours demandé comment les spectateurs assistant à un tel naufrage peuvent-ils encore applaudir ?

Yannick Rolandeau

Visuel