Riche et beau programme pour ce nouvel enregistrement, le quatrième, de la jeune violoniste allemande, Arabella Steinbacher. Le Concerto pour violon et orchestre N°1 de Max Bruch, en sol mineur Op.26 de 1887 demeure celui qui est le plus joué des trois, au grand dam du compositeur qui déclarait jadis : « La paresse, l’idiotie et la lourdeur d’esprit de plusieurs violonistes allemands sont sans égales. Tous les quatorze jours, l’un d’entre eux se présente chez-moi et veut me jouer le 1er concerto. Je suis devenu impoli et je leur ai dit : « Je ne peux plus entendre ce concerto ; n’ai-je composé que celui-là ? Partez et jouez-moi plutôt l’autre concerto qui est au moins aussi bon, sinon meilleur ! ». Le Concerto pour violon et orchestre Op.35 d’Erich Korngold fut donné en 1947 avec un grand succès. Ce qui fit dire au compositeur : « Malgré la demande de virtuosité dans le finale, l’œuvre a été, avec ses nombreux épisodes mélodiques et lyriques, davantage envisagée pour un Caruso que pour un Paganini. Il est inutile de dire combien j’étais heureux que mon concerto soit interprété par Caruso et Paganini sous les traits d’une seule personne : Jascha Heifetz ». Le Poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson Op.25 fut achevé en 1896 et fut donné la même année par le célèbre violoniste Eugène Ysaye. Arabella Steinbacher affirme son jeu d’archet, forgeant un son et un style, au fil de ses enregistrements. Nous sommes donc conquis par ce discours musical parfaitement soutenu par l’orchestre Gulbenkian que dirige Lawrence Foster. Avis aux amateurs…
Jean-Jacques Millo |