Opus Haute Définition e-magazine

Gustav Mahler

Symphonie N°8

Janina Baechle. Lioba Braun. Michaela Kaune. Marisol Montalvo.Manuela Uhl. Albert Dohmen. Michael Nagy. Stefan Vinke. Chor der Bamberger Symphoniker. Tschechischer Philharmonischer Chor. Bamberger Symphoniker. Bayerische Staatsphilharmonie. Jonathan Nott

TUDOR 7192,

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Avec la huitième, Gustav Mahler embrasse le monde dans une entité chorale et symphonique dédiée principalement à l’amour. « L’œuvre considérée dans son ensemble, avec ses deux parties asymétriques et de contenu apparemment si dissemblable, s’affirme comme un tout d’une puissante et profonde unité. Car les différents épisodes qui se suivent forment un ensemble compact ; les données musicales dont ils sont constitués appartiennent au tout comme aux parties. La grande force de cohésion qui existe entre le Veni Creator et la scène finale du Second Faust tient déjà musicalement à ce qu’ils reposent sur la même thématique ; plusieurs séquences de la première partie se retrouvent dans la deuxième, le texte chanté étant seul différent. Ce n’est pas tout. La signification qui s’attache à ces deux parties dissemblables est exactement complémentaire. Le Veni Creator Spiritus est l’élément mâle de la symphonie. La divinité qui est l’objet de cette invocation fait figure d’archétype du père, tandis que l’élément féminin qui domine la deuxième partie est une figure de la mère. Il y a d’ailleurs une relation directe entre la Scène finale du Second Faust et « La naissance d’Eros » que comportait en conclusion le plan initial de la Huitième » (Jean Matter). Avec des ensembles vocaux de qualité, des solistes affichant une belle cohésion d’ensemble, malgré quelques faiblesses ça et là, notamment un ténor à l’émission un peu poussive, et des orchestres idoines, Jonathan Nott est ici à son meilleur, offrant un souffle tendu, une narration fiévreuse et inspirée de bout en bout de la partition, jusqu’à un finale des plus bouleversants. Un grand SACD Mahler dans une prise de son exemplaire.

Jean-Jacques Millo

With his Eighth, Gustav Mahler embraced the world in a choral and symphonic entity principally dedicated to love. “Considered in its entirety, the work, with its two asymmetric parts whose contents seem to be so dissimilar, clearly stands as a whole that is powerfully and profoundly unified. For, the different episodes which follow each other form a compact ensemble; the musical parts which make it up belong as much to the whole as they do to themselves. The great cohesive force which exists between the Veni Creator and the final scene of the Second Faust works musically because it is based on the same themes; several sequences of the first part can be found in the second, the only difference being the text sung. And that isn’t all. What these two dissimilar parts signify is in fact complementary. The Veni Creator Spiritus is the male element of the symphony. The divinity which is the object of this invocation stands for the archetype of the father, whereas the feminine element which dominates the second part is a figure of the mother. Furthermore, there is a direct relation between the Final Scene of the Second Faust and “The Birth of Eros” that concluded the initial plan of the Eighth” (Jean Matter). With quality vocal ensembles, the soloists display great group cohesion, despite a few weaknesses here and there, notably a somewhat short-winded tenor, and a satisfactory orchestra. Jonathan Nott is here at his best, offering tight vibrancy, feverish and inspired narration from beginning to end of the score, until a most overwhelming finale. Here is a great Mahler SACD in an exemplary sound recording.

Translation Lawrence Schulman

Visuel