Adapter la célèbre pièce de Shakespeare Roméo et Juliette (pièce qui n'a rien de romantique comme on le croit à tort bien souvent mais il serait trop long de rentrer dans de pareilles considérations) n'est pas une mince gageure. Il fallait bien s'appeler Hector Berlioz pour entreprendre une telle symphonie dramatique (avec chant et choeur) d'une heure trente, dépassant ce que Beethoven avait déjà composé avec la Neuvième symphonie. Ajoutons que Hector Berlioz a de la chance en ce moment car après le superbe DVD, La Damnation de Faut de Sir Georg Solti, voici celui de Roméo et Juliette par Colin Davis. Il faut dire que le chef à la tête du Bavarian Radio Symphony Chorus et Orchestra s'agite comme un beau petit diable pour électriser son orchestre à ce point. Et électriser, le mot va fort bien pour Berlioz. Les musiciens sont brillantissimes et il faut un chef de ce talent pour porter une telle partition parfois un peu quelconque (mais avec de très beaux passages comme la scène d'amour). On ne pouvait pas rêver mieux ; on sait que Colin Davis a toujours brillé (quasiment) au disque dans l'interprétation de Berlioz (une excellente Damnation de Faust, un magnifique Requiem...). Il a vraiment du panache ici. Chapeau ! Autres très bons points, le ténor Philip Langdrige, l'alto Hanna Schwarz et la basse Peter Meven sont tout à fait à leur aise. On ne trouvera donc pas mieux que Colin Davis en DVD pour Roméo et Juliette.

Yannick Rolandeau

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