Voici un enregistrement, dédié à Richard Wagner, sortant des sentiers battus qui restera comme l’un des plus pertinents hommages au compositeur allemand. Ces arrangements pour piano de pages célèbres tirées de ses opéras sont rarement entendus, voire joués. Le programme est construit avec intelligence en écartant le passage obligé de Franz Liszt pour ce genre d’exercice, comme le précise le pianiste Severin von Eckarden : « Me pencher sur d’autres interprétations de scènes et de thèmes d’opéras de Wagner, rendu accessibles grâce au piano, et justement aussi sur celles des wagnériens des époques ultérieures, me parut cependant une tâche tout à fait intéressante ». Ainsi, nous pouvons donc entendre cinq extraits de « L’Anneau du Nibelung » de Louis Brassin (1840-1884), la fameuse marche funèbre du « Crépuscule des Dieux » de Ferruccio Busoni (1866-1924), deux extraits de « Parsifal » signés August Stradal (1860-1930), la « Mort d’Isolde » de Moritz Moszkowski (1854-1925) et, plus proche de nous une transcription de Sidney Corbett (1860) d’après « Parsifal » dédiée au compositeur Hans Werner Henze, ainsi qu’une autre tirée de « Tristan et Isolde » par le pianiste Zoltan Kocsis (1952). Tout cela est passionnant et défendu avec ferveur par Severin von Eckarden dont le jeu inspiré emporte l’adhésion.
Jean-Jacques Millo Here is a recording, dedicated to Richard Wagner, which is out of the ordinary and will be remembered as one of the most pertinent tributes to the German composer. These arrangements for piano of celebrated pages taken from his operas are rarely heard, or even played. The program has been prepared with intelligence, avoiding the obligatory nod to Franz Liszt for this kind of exercise. As pianist Severin von Eckarden notes: “Examining other theatrical interpretations and themes from Wagner’s operas, made accessible thanks to the piano, and more precisely those of Wagnerians of early époques, seemed to me to be quite an interesting task.” We can thus hear five excerpts from “L’Anneau du Nibelung,” by Louis Brassin (1840-1884), the famous funeral march from “Götterdämmerung” by Ferruccio Busoni (1866-1924), two excerpts from “Parsifal” signed August Stradal (1860-1930), the “"Liebestod” by Moritz Moszkowski (1854-1925), and closer in time to us a transcription by Sidney Corbett (1860) based on “Parsifal,” dedicated to the composer Hans Werner Henze, as well as another taken from “Tristan und Isolde” by the pianist Zoltan Kocsis (1952). All of this is exciting and performed with fervor by Severin von Eckarden, whose inspired playing should be unanimously applauded. Translation Lawrence Schulman |