Comme le souligne si justement le musicologue André Lischke, à propos des œuvres concertantes qui nous occupent ici : « S’il rénove la technique du violon par les exigences qu’il impose au soliste, Prokofiev n’en révolutionne pas l’esthétique comme il l’a fait avec le piano. Sauf exceptions, le violon reste pour lui ce qu’il a toujours été : l’instrument du chant et de la souplesse. Et, à ce titre, les deux concertos, composés à dix-huit ans d’intervalle, sont des réussites absolues et constituent, avec le Concerto « à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg, des sommets de ce genre au XXe siècle ». La Sonate pour violon seul Op. 115 fut composée après que le compositeur ait entendu, en 1947, la 3ème Partita de Jean-Sébastien Bach. La violoniste Arabella Steinbacher déploie un discours musical d’une grande finesse sans oublier l’émotion au passage, tandis que Vasily Petrenko dirige l’orchestre national russe avec souplesse et ferveur à la fois, s’alliant parfaitement à la vision interprétative de la jeune virtuose. Un SACD Prokofiev de premier plan.

Jean-Jacques Millo

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