Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Othello

Hans Beirer, Renata Tebaldi, William Dooley, Mario Ferrara. Choeur et orchestre du Deustche Oper Berlin. Giuseppe Patané (dir)

Arthaus Musik 101644, Harmonia Mundi Distribution

DVD mono

L’action de la pièce de Shakespeare se joue dans un mouchoir car l’important n’est pas tant la jalousie d’Othello et le complot de Iago, que sa naïveté. C’est là que toute la pièce de Shakespeare prend sa force et son ambigüité même si Iago peut paraître le mal incarné (il s’en vante d’ailleurs). Les pièces du grand dramaturge anglais sont toujours d’une lecture plus fine que les interprétations romantisantes désignant les bons et les mauvais rôles. Son adaptation par Verdi se révèle ici un peu dans cette lecture facile et romantique mais la représentation ici en 1962 est absolument extraordinaire de force, d’énergie malgré un noir et blanc un peu faible ou passé. Les chanteuses et les chanteurs sont exceptionnels (notamment Renata Tebaldi) et l’orchestre est survolté, dirigé de main de maître par Giuseppe Patané. Une représentation fascinante de l’opéra de Verdi. Néanmoins, au niveau de l’interprétation tout du moins, on peut dire que « C’était mieux avant ! » La preuve ! Et l’on aura bien du mal à dénicher une interprétation ayant autant de charisme et de beautés vocales que cet enregistrement.

Yannick Rolandeau

The action of Shakespeare’s play is dense, and what is important is not so much Othello’s jealousy and Iago’s plotting, but his naiveté. It is therein that Shakespeare’s play holds its force and ambiguity, even if Iago might seem unfulfilled (of which he is proud). The great English dramaturge’s plays are always readings which are finer than the romanticizing interpretations that designate the good and bad roles. Verdi’s adaptations reveals itself to be in this vein of an easy and romantic reading, but the production here from 1962 is absolutely extraordinary in its energetic force, despite a black and white somewhat faded. The female and male singers are exceptional (notably Renata Tebaldi), and the orchestra is supercharged, directed masterfully by Giuseppe Patané. Here is a fascinating production of Verdi’s opera. Still, insofar as the interpretation, one has to say “Things were better back then!” The proof is that one would have a hard time finding an interpretation with the charm and vocal beauty of this recording.

Translation Lawrence Schulman

Visuel