Opus Haute Définition e-magazine

G.F. Haendel

Rinaldo

Sonia Prina, Anett Fritsch, Brenda Rae, Luca Pisaroni, Varduhi Abrahamyan. Orchestra of the age of Enlightenment . Ottavio Dantone (dir)

Opus Arte OA 1081 D, Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Quel est le rapport entre Haendel et Harry Potter ? Aucun mais Robert Carsen, le metteur en scène, a dû, on ne sait comment en trouver un. Tout l’opéra se déroule dans une école avec costumes modernes et on se demande si le metteur en scène n’a pas été ensorcelé par Harry Potter tant on ne cesse d’y songer. Bien sûr, à part quelques cérébraux qui pointeront le mythe de l’intertextualité (où une œuvre reprend des éléments d’une autre, la citant), on fera gober au spectateur à peu près n’importe quoi sous prétexte de culture populaire, disons plutôt de produits acclimatés au vent de l’audimat. Et même pourquoi pas à E.T, l’extra-terrestre de Spielberg ? De quoi parle Rinaldo ? Tiré de la Jérusalem délivrée de Tasse qui évoque les amours d’Armide, le sujet a été choisi par Aaron Hill, directeur du Queen’s Theatre et confié au librettiste Giacomo Rossi. Cet opéra seria, premier des opéras londoniens de Haendel, associe guerre et magie où le spectateur est pris dans une sombre histoire d’amour sur fond de bataille et de magie, entre dragons et sirènes, avec airs guerriers ou champêtres. Et là le metteur en scène a dû penser que magie pouvait être raccordée à Harry Potter ! Voyons, mais c’est évident comme si Harry Potter était la seule histoire de magie à laquelle on peut faire référence même si l’histoire de Rinaldo n’a rien à voir avec une école. Et bien sûr, transposée dans une école, cette histoire n’a ni queue ni tête. Bref, si l’orchestre n’est guère passionnant, on notera la belle interprétation de Sonia Prina dans son rôle de Dantone.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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