Opus Haute Définition e-magazine

F. Gulda

I love Mozart and I love Barbara

F. Gulda

Arthaus Musik 101635, Intégral distribution

DVD stéréo

Friedrich Gulda aimait faire dans le mélangisme, clamer haut et fort qu’il aimait Mozart mais aussi Barbara (Dennerlein), de mettre sur le même plan piano classique et orgue et synthétiseur, histoire de décoincer la musique classique… de la musique classique ! C’est évidemment ridicule comme si le fait d’aimer seulement Mozart était un signe du diable ou d’élitisme (qui veut dire meilleur originellement). Et quand bien même peut-on mettre tout sur le même plan et clamer que Mozart vaut tout et n’importe quoi ? Contre ce prétendu élitisme qui vient de loin, Friedrich Gulda optait pour le côté relativiste (« snobisme populaire ») qui fleure bon la démagogie. Et en plus pourquoi mettre l’amour de Mozart et « l’amour » d’une femme, pianiste de son état ? Bref, son programme Mozart se défend bien mieux que son programme Barbara même si les tempos du célèbre compositeur viennois sont bien trop rapides, manquant de subtilité pour nous faire apprécier la richesse des nuances, notamment dans la première pièce, la fort belle Fantaisie (k.397), pleine d’ombre et de sensibilité. Le programme va vite… et heureusement que le pianiste retrouve des moments plus lents et plus concentrés, plus recueillis (sans atteindre à un niveau exceptionnel)… pour arriver au second, nettement en retrait. La juxtaposition du piano classique et du synthétiseur restent écoutables mais les compositions de Gulda lui-même ne valent pas Mozart. Tout ne se vaut pas encore (surtout quand Gulda pousse la chansonnette) Mais cela s’arrange dans le côté jazzy qui passe la barre sans problème. Et aussi Barbara qui est fort jolie…

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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