Opus Haute Définition e-magazine

J. Neumeier

Death in Venice

Lloyd Riggiens, Laura Cazzaniga, Hélène Bouchet, Edvin Revazov

Arthaus Musik 101622, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

Mort à Venise est un ballet de John Neumeier, adapté du célèbre roman de Thomas Mann. Le cinéaste Luchino Visconti l’avait transcrit à l’écran en 1972. Le personnage principal est Gustav von Aschenbach, un écrivain munichois reconnu dans la cinquantaine. Troublé par une mystérieuse rencontre lors d’une promenade, il part en voyage sur la côte adriatique et aboutit à Venise. Dans son hôtel du Lido, Aschenbach découvre Tadzio, un jeune adolescent polonais qui le fascine par sa beauté. Il n’ose l’aborder et le suit dans la ville de Venise. Aschenbach, en proie à une mélancolie, succombe à l’épidémie de choléra asiatique. Il meurt sur la plage en contemplant une dernière fois l’objet de sa fascination. La musique du ballet est de Jean-Sébastien Bach et Richard Wagner (Luchino Visconti, lui, avait utilisé Gustav Mahler pour son film). Ce ballet pose un problème que le spectateur va devoir résoudre car entre la beauté du ballet et les décors, il y a comme une antinomie. On a plus l’impression au début d’être dans un immeuble de banque ou d’un musée avec ces personnages stylisés dans leurs vêtements trop mode…Etrange conjugaison de la mode et de la publicité qui déteignent sur le ballet ou l’opéra. Mais ici le cas s’aggrave avec de beaux jeunes hommes avec ray-ban sur le nez, au torse nu, ce qui accentue visuellement la composante homosexuelle de l’intrigue, trop ancré dans notre monde contemporain. Plus sobre est la séquence sur la plage où les jeunes hommes en maillot de bain en font moins dans la démonstration physique même si le tout est trop uniforme. A cela s’ajoute l’incrédibilité de la performance de Lloyd Riggiens en Gustav von Aschenbach, trop jeune et pas assez charismatique. Reste donc un ballet mitigé oscillant entre talent et représentation publicitaire.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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